Rien ne va plus !

Ca m'est venu comme ça hier soir. Je surfais sur des blogs (ah bon, il en existe tant d'autres que le mien ?) et boum, je tombe sur le blog d'une certaine Pipany qui publie une super jolie broderie qu'elle a réalisée...

Whaaaaaaaa. Moi aussi je veux en faire. J'ai comme un appétit de loisirs créatifs moi ces temps-ci (dommage que ça ne soit pas : j'apprends à repasser une chemise sans faire de faux-plis). C'est toujours mieux que le démon de minuit hein Chéri, Chéri ?

J'ai donc cette nouvelle marotte qui me trotte dans la tête quand ce midi, alors que je déambule dans les rue de Namur avec ma Bonne Ame (la pire ennemie de ma carte de banque), je tombe pile sur une mercerie qui a bien l'air spécialisée en... broderie. Si ça c'est pas un signe du destin...

J'explique en deux mots à ma compagne la raison de mon émoi (vu qu'il n'y avait ni chaussures, ni sacs, ni déco à l'horizon) et généreusement, elle me propose de rentrer. Je lis dans son regard une succession de sentiments : amusement (toi, tu me feras toujours rire) ; doute (heu, tu parlais vraiment sérieusement ?) ; sutpéfaction (mais tu vas vraiment acheter quelque chose ?!)

Moi je suis toute au charme délicieusement surrané de cette petite boutique et la gentille dame vient au secours de la brodeuse néophite que je suis. Elle a bien entendu ma Bonne Ame qui me dissuadait de commencer par un ouvrage complexe avec au moins 6 couleurs de fil différentes
(je peux bien sermonner mon fils de vouloir immédiatement une palette de tennis de table "pro" avant de faire ses armes avec une palette "débutant"). C'est que je suis ambitieuse.

La dame, très serviable, me déniche un ouvrage "intermédiaire" (non vraiment, les petits poussins jaunes pour débutants, ce n'est pas pour moi. J'ai envie de faire quelque chose qui ne finira pas dans un tiroir. Ah parce qu'en plus, tu veux les exposer ?". Regard moqueur).
La dame tient vraiment à me donner quelques rudiments (qu'est-ce qu'elle me veut, je m'en sortirai très bien) et rien qu'à entendre ses explications, ma Bonne Ame est découragée pour moi.
Mais, je suis une indécrottable optimiste et, pleine d'entrain, je commencerais bien sur le champs. Optimiste mais pas persévérante et c'est quand j'aurai foiré deux points que je me découragerai. 

Alors que je paye mon acquisition, une autre cliente (c'est qu'il y en a des dames qui brodent on dirait. Je ferme les yeux sur la moyenne d'âge qui m'entoure) disserte avec une deuxième vendeuse sur la qualité des dés à coudre en silicone. Je tends l'oreille car je fais désormais partie du cénacle très privé des petites travailleuses à l'aiguille. Je découvre un monde jusque là mystérieux pour moi. Toujours ambitieuse, je m'équipe donc d'un dé (je mets toutes les chances de mon côté) dont le vert pomme va dépoussiérer un peu ma future occupation qui, j'en conviens, sent un peu la naphtaline.

Bon bein, y'a plus qu'à s'y mettre. D'autant que j'ai un témoin qui ne manquera pas de m'en demander régulièrement des nouvelles. Elle a du mal à croire en mon nouveau talent, je l'ai bien lu dans son regard sceptique.

Oui, oui maman, c'est bien moi qui ai acheté ça. Personne n'a volé ma tablette et écrit cet article à ma place.
Non, non maman, je n'ai pas déjà fait une tâche de gras sur le papier, c'est une photo de pas dans la neige.

Comme je dis souvent à mon Cher et Tendre, "tu penses que tu m'aurais choisie si tu avais consulté un site de rencontres où j'aurais écrit pour me définir : aime les puzzles, les mandala, a un coffret best-of d'Yves Duteil et se lance dans la broderie ?"
Le coup de grâce pour lui serait de me surprendre un dimanche  soir, en pantoufles fourrées, à faire de la broderie devant "Joséphine Ange Gardien". C'est seulement qu'il m'en faudrait de la lingerie de Noël pour faire oublier ça !