Wouw, j'vous dis pas la frustration hier quand j'ai trouvé l'avis dans ma boîte-aux-lettres qui me faisait comprendre que j'avais loupé le facteur (et surtout son colis). Fébrile, impatiente, j'étais aujourd'hui so excited ! Et bien entendu c'est justement le jour où je dois partir avant l'ouverture de la poste et où j'ai une réunion à Bruxelles (je bouchonne, tu bouchonnes, il bouchonne).
Après-midi riche en #$!*:-# contre ma collègue qui radote, les feux rouges, les files, le passage à niveau qui me bloque, etc. La théorie du complot, toujours elle.
Ouf, comme dans les films, je franchis les portes de la poste à 16h58.
Plan 1, ouverture au noir. Dans un insoutenable suspens, la guichetière va fouiller dans sa réserve. Inquiétude. Elle en met du temps ? Et si le colis s'était perdu ? Non, 3 secondes plus tard, elle revient avec une boîte. Ouf, c'est bien ça.
Plan 2, fondu enchaîné. Ralenti. On sent une terrible tension dans l'air. Mes bras se tendent, tremblants. Mes jambes flageollent. Elle savent que c'est un grand jour pour leurs pieds.
Plan 3, gros plan sur l'échange de la boite. Légère réticence de la guichetière qui, à mon regard avide, comprend qu'il y a là-dedans un objet de grande convoitise. Elle tente bien d'assouvir sa curisiosité en dissertant sur "Amazone qui ne livre pas que des bouquins on dirait bien", mais je n'ai pas le temps de me montrer aimable. Je suis déjà toute entière à ma boîte.
Plan final. Le volet de fer descend. Fermeture des portes. Je m'éloigne lentement, ma boîte dans les bras, tel le héros qui a accompli sa mission et relâche toute la tension.
Hiiiiiiiiiiiii, elle sont trop belles !!! Déjà la boîte, mais la boîte ! Et le papier dedans qui est raccord. Ils sont trop forts ces ricains. Ah ! oui au fait, en passant, MES boots viennent en direct des States. Huhuhu. Oh j'aime me la péter parfois (parfois).
Très légère appréhension quant à la pointure. Ma collègue radoteuse n'oserait jamais commander des chaussures par internet car c'est tellement peut sûr. La s..., elle savait que je mourrais d'impatience d'aller à la poste mais elle a quand même radoté, au risque que je finisse ma journée de très méchante humeur (oui, soyons honnête, il y a des cas où il n'y a pas de Tant'Mieux qui tienne).
Je tends mon petit peton délicat (traduisez un 41 fillette) et je ressens le plaisir intense que Cendrillon a connu quand elle a enfilé sa pantoufle de vair (avez-vous jamais noté cette ineptie ? Comme si on mettait des pantoufles pour aller au bal. Ceci dit, il m'est arrivé de me retrouver à l'école en pantoufles et ce n'est pas non plus très facile à assumer).
Elles me vont par-fai-te-ment (normal, je vous avais dit qu'elles étaient faites pour moi) et je pourrais même mettre une petite chaussette avec quand il fera froid.
Même mon Cher et Tendre ne parvient pas à altérer mon euphorie (hystérie ?) quand il se demande si "ça ne fait pas un peu Cloclo ?". Je te pardonne, tu n'es qu'un homme. Et surtout j'ai besoin de toi pour me faire un tout petit quelque chose, toi l'artiste de la vidéo....
Tiens, je crois bien avoir entendu un "elle me fait ch... avec ses conneries". Mais je dois me tromper, il est tellement heureux que je lui offre enfin l'occasion d'exprimer toute sa créativité... Hein Chéri ? Chéri ??
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