
A l'heure où j'écris, si ça se trouve, je suis millionaire. Oui, oui, je tente ma chance toutes les semaines jusqu'à ce que je gagne. Quand je serai (multi)millionaire (les EFNP voient la vie pleine de possibilités n'oublions pas) je réaliserai mon grand rêve.
Ecumer les hôtels de luxe ? Faire une razzia avenue Louise ? Engager un cuisinier à domicile ? M'offrir un massage aux pierres chaudes tous les jours ? Nenni, nenni (existe-t-il un féminin à "Pinocchio"?). Le jour où je suis millionaire, je palie un problème majeur de cette région : j'ouvre une boulangerie. Parfaitement.
C'est pas que nous manquons de pain dans le coin mais moi je parle de BON pain genre du pain quoi (c'est quand même pas compliqué de réussir ça non ?). Et surtout, nous sommes également confronté à un autre fléau : la boulangère revêche.
Ah ça, y en a des mauvaises coucheuses. Alors je veux bien qu'elles se lèvent tôt et n'ont pas toujours le temps de se laver les cheveux et qu'elles ne sont pas toujours d'humeur et qu'elles traînent leurs savattes mais bon, ça n'excuse pas tout et surtout 365 jours par an.
Je n'ai même pas envie de m'adonner à un de mes passe-temps favoris avec elles. Non c'est pas que j'ai envie de les convier à ma table pour un mandala ou un puzzle. Je parle d'un autre de mes passe-temps favoris : dérider la caissière.
Si la boulangère se doit d'être accueillante (c'est son commerce tout de même, faut qu'elle fidélise le client), la caissière doit gagner sa croûte et subir le client. Alors je repère les plus atrabilaires (merci le dictionnaire des synonymes) et je me défie de les dérider.
Un bonjour enjoué (le ENFP est chaleureux et enthousiaste) ne suffit pas toujours et là je me régale car comme le chasseur je n'aime pas les proies trop faciles. Je prends alors mon gibier à revers (le ENPF est imaginatif), comme cette après-midi aux courses où je repère ma caissière qui ne doit pas s'appeler Véronique (car vu sa tronche, elle ne doit pas rire quand on la n...).
"Bonjour Madâââââme"... Et là, je me penche, l'air très attentif "oh, je peux voir votre vernis ? Il a l'air très original (original : terme générique utilisé pour toute chose dont on doit ou veut parler sans avouer qu'on trouve ça très moche). Et là c'est parti : "oui, c'est censé est un vernis 3 dimensions mais je ne suis pas persuadée mais c'est ma fille qui a voulu que j'en mette car elle adore les vernis, elle en a au moins 50, bla bla bla". Et voilà le travail. Après vous pouvez tout vous permettre. "Excusez-moi ( petit sourire gêné), vous pourriez me donner 100 euro en plus ? Un billet de 50, 2 billet de 20, 1 billet de 10 et 10 pièces de 1 euro. Je dois payer les collations du PEtit lundi, les photos d'école, le tournoi de tennis de table demain, vous savez ce que c'est hein. Merciiiiiiii Madââââàme et excellent week-end !"

Ah moi, dans ma boulangerie, non seulement on servira du pain et des pâtisseries divines mais je serai surtout tout sourire. Enfin quand j'y serai car bien entendu, j'aurai des horaires à la carte (nananère à ceux qui ont déjà oublié que comme je serai millionaire je ne serai donc pas obligée d'être là à 6h00). Disons que mon personnel sera tout sourire et moi aussi quand je passerai faire la causette au client.
Ce sera chaleureux et moderne, avec du bois, de la brique, du beau carrelage, des murs chaulés, des belles serviettes, des fleurs et des bougies (il y aura un préposé bougies d'ailleurs).
Et bien sûr il y aura un beau salon de thé avec des fauteuils confortables car, faut quand même pas rigoler, je ne ferai pas la causette debout.
Je pourrai enfin réaliser le métier dont je rêve : discuteuse et sympathiseuse professionnelle.
Bon, je vais voir les résulats. S'il n'y a pas d'article demain vous m'excuserez mais je serai sans doute trop occupée à lancer les travaux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire