lundi 31 décembre 2012


dimanche 30 décembre 2012

Point de croix pour toi...

Je vous ai parlé du néant de ma vie depuis que j'ai achevé ma première broderie (pardon, mon premier point de croix). J'en rêve la nuit (1, 2, 3, trous et je pique, 1, 2 et 3 et je ressors), mes doigts s'agitent malgré moi pendant mon sommeil, brodant à l'infini toutes sortes de grilles imaginaires.

C'est donc décidé. Alors que je sais le temps que je risque de consacrer au point de croix (pas au détriment d'autres loisirs mais bien de celui de mon ménage qui n'en demandait déjà pas tant), je me mis tout de même en quête cet après-midi de me commander un nouveau kit sur internet.

Quel choix, quelle variété ! Je découvrais un monde d'une richesse infinie. La communauté des brodeuses pulule de petites mains qui partagent leur passion et les sites ne manquent pas pour étancher leur soif de point de croix.

J'ai même, au fil de mes recherches, découvert quelques citations particulièrement poétiques et d'une grande profondeur :

Qui sème des croix récolte des merveilles ;
Brode brode avec ardeur, petites croix de ton coeur ; brode brode avec rigueur, petites croix du bonheur ;
Ouvrage soigné, brodeuse appliquée (à ce sujet, j'émets quelques réserves) ;
Broder, broder, et le temps oublier ;
Trésor de brodeuse, bonheur de broder ;
Brodons d'un fil l'ouvrage de l'amitié ;

Emue au larmes par ce dernier, je voyais défiler devant mes yeux toutes mes précieuses amies qui chaque jour ou presque, me suivent fidèlement.
Oui, l'amitié, ce trésor à polir chaque jour...
Alors, mes amies, je tiens à vous prouver mon amitié indéfectible par le biais d'une borderie que je vous confectionnerais (au conditionnel hein, rassurez-vous)...

Pour toi Maman


C'est l'évidence même n'est-ce pas. On va dire que tu n'as pas assez de ta collection d'orchidées (sans compter les miennes en pension chez toi pour cause de mauvais traitement). Alors tant qu'à frôler l'overdose, autant que ce soit avec des petites croix.

Pour ma soeur


Pour t'aider à t'immerger avant une compétition, laisse ta vue se brouiller au comptage des petites croix et transpose-toi déjà sur le green. Ceci dit, je ne crois pas t'avoir encore vue avec le pantalon à carreaux d'usage... Il va falloir remédier à ça rapidement. Oh mais, c'est bientôt ton anniversaire ! T'inquiète pas va, je te choisirai plutôt un rose.

Pour mon Bras Droit


Si ça ce n'est pas l'esprit Comptoir de Famille, je rends mon fil et mes aiguilles. Je me demande même si cette prestigieuse marque n'a pas légèrement pillé le fond de commerce de la broderie. Je peux te dire que des tasses, des soucoupes et des cafetières en rouge et blanc, c'est un thème récurrent.

Pour ma Solange


Je ferais la même pour moi tiens, histoire qu'on se rappelle chaque jour à quel point nous l'avons échappé belle. Et ce n'était même pas Brad Pitt ou Robert Redford que nous avions au bout de la canne à pêche. Etions-nous sottes et inconscientes...

Pour ma Secrétaire Particulière


Je voudrais tant que vos honoraires de Secrétaire vous permettent de vous offrir le voyage de vos rêves. En attendant, vous pourrez rêver chaque soir devant votre tapisserie. Vous remarquerez que je ne l'ai pas choisie trop colorée. Je connais bien vos goûts n'est-ce pas ?


Pour Bella


Nouvelle vie en 2013... Ca commence par intégrer un peu de couleurs dans ton intérieur blanc et noir. On commence par la cuisine et toutes tes bonnes spécialités dont je me réjouis de goûter quelques exemples tout bientôt.

Pour Fanfan



Histoire de ne plus me tromper chaque fois que je veux aller au petit coin chez toi. Non, ne me remercie pas. J'hésitais avec les dauphins jaillissant de l'eau mais j'ai pensé à être raccord avec le beau rouge "Sang de boeuf" de chez Flamant de ton hall. Tu sais à quel point je suis une femme de goût.

Pour Croquette


C'est plus joli et plus facile à trouver qu'une broderie avec cabine d'essayage hein. Et de toute façon, pas de bon shopping sans une pause café n'est-ce pas ?

Pour ma Bonne Ame


Oui, je trouve que ton chien se sent un peu seul chez toi. Je pensais à un Berger Allemand mais j'ai bien capté je pense ton goût pour le côté lord anglais. Je vois très bien ma tapisserie au-dessus de ton joli Chesterfield. Moi je dis, ce sera top.

A mon AmieOutreAtlantique


Parce que le point de croix rend si bien la grâce et l'élégance d'Audrey. Isn'it ? Et en plus, tu pourras la porter sur toi. Que ne ferais-je pas pour te faire plaisir ? Dis-moi.

Pour ma Complice de toujours


Toi, tu es encore plus gâtée que les autres. Tu pourras même porter ma broderie sur toi. Et que je ne te surprenne pas à tenter de découdre les bateaux de la marinière en argant le fait que c'était mal cousu et que du coup ça ne tenait pas.

Pour mon Cher et Tendre


Mais bien sûr que je pense à toi aussi. Je suis tellement séduite par l'expressivité de ces quatre jeunes gens dans le vent que j'ai vraiment hâte de m'y mettre.

Bon, je me demande si jai bien fait de vous montrer tout ça. Je sens que vous allez me harceler tous les jours pour connaître l'état d'avancement de votre oeuvre...

Non, non, vous me direz merci plus tard.

samedi 29 décembre 2012

Classification scientifique

Je ne sais plus quand m'ont sauté aux yeux mes premières "têtes citron" et "tête caramel" mais ça remonte à très loin. Peut-être à l'époque où je m'interrogeais sur ce qu'étaient des "traits fins".
C'était en 1981, j'avais 11 ans et je découvris Corinne Charby dans "La chèvre".


Je la trouvais tellement beeeeelle et que je fis part de mon émotion esthétique à ma maman (ça devait être les dernières années où je pouvais encore dire spontanément d'une fille qu'elle était jolie. Il y a bien longtemps que ce genre de compliment ne franchit plus mes lèvres). Et donc ma maman, me répondit :
"Mwi. Moi, je trouve qu'elle a les traits épais"
"Ah bon ? C'est quoi des traits épais ?"
"Bein l'inverse des traits fins"
"C'est quoi des traits fins ?" (manifestement, quelque chose qu'on n'avait jamais dit de moi)
"Meryl Streep par exemple, elle a les traits fins".


C'est donc ça....

Forte de cette distinction, j'aimais repérer les femmes aux traits fins, histoire de voir si j'avais bien compris (nous remarquerons tous qu'à 11 ans, j'avais déjà des passe-temps stupides).
Et c'est sans doute ainsi que me sont venues les "têtes citron" et les "têtes caramel".

Alors je précise tout de suite que tout le monde ne rentre pas dans l'une ou l'autre catégorie hein. Je n'en ai pas connu des dizaines de "citron" ou "caramel" mais celles qui l'étaient, ça alors, elles l'étaient. Quelques quidams mais aussi des personnages publics qui vont m'aider, comme ma maman l'a fait, à vous donner une idée de ma classification tout à fait personnelle (et bien entendu hautement intéressante).


Céline Balitran, ex-madame Clooney, qui depuis son époque Georgy semble ne plus aller chez le coiffeur. Quand je la vois, je produis instinctivement de la salive , cas typique de l'effet "citron" ("ça me rend Chinois" dirait mon fils tant il plisse les yeux quand il voit cet agrume). On pourrait croire que les traits fins font les têtes citron mais non. Il faut que ça soit pointu de partout (même si Céline ici présente comme un petit groin de porcelait).  Faut que j'arrrête de la regarder là sinon je vais finir par me shopper des aphtes.


Aaaah Nika... Mais oui, vous vous souvenez de son tube et des envolées lyriques de cette bonne petite tête de caramel. Tout est rondeur et les lèvres sont toujours bien pleines. Les têtes caramel  doivent toujours s'habiller en brun et l'hiver est leur saison (en été, leur teint vire au beurre rance).
"Pardon ?"
"Oui, Chéri, je t'ai déjà dit que tu étais l'étalon de la tête caramel mais tu as les yeux bleus (verts, gris, selon le climat) et ton teint rapidement hâlé en été te place dans une catégorie tout à fait à part. Regarde comment j'arrive à parler de ta plastique parfaite, toi aux belles lèvres charnues".
(Ouf, sur ce coup là, j'ai eu chaud).

Si j'étais une bloggeuse hyper suivie (genre qui a 50 commentaires à chaque article, hmmm), je lancerais un malicieux "Et vous ? Connaissez-vous des têtes citron et des têtes caramel ? Envoyez-moi donc des photos !"
Ou même un e-mail ? Un SMS ? Heu, je sais pas moi... Ca pourrait être comique de disserter là-dessus autour d'un puzzle ou d'une broderie au point-de-croix non ?

vendredi 28 décembre 2012

Ἑρμῆς


Alors je vous préviens tout de suite, ce soir, je minaude. Que ce soit bien clair pour tout le monde.
J'avais prévu de vous faire un article sur mes jolis cadeaux de Noël (les plus attentifs, ceux qui lisent mes posts avec l'esprit clair et reposé le matin par exemple, en auront déjà repéré deux) mais j'ai teeeeellement de choses à dire, diantre, que je n'en ai pas encore eu l'occasion.

Et voilà que ce soir, alors que Noël est enterré depuis à peine 3 jours, voilà que le Père Noël est de retour, comme ça, sans prévenir, avec deux cadeaux surprise. Oh bein ça alors !

Je ne sais vraiment pas comment, mon Cher et Tendre avait remarqué que je n'avais plus de parfum (...) Oh bein ça alors (bis). Aaaaaaah, je n'aime pas acheter du parfum, par contre j'adore en recevoir. Surtout un parfum choisi avec méticulosité par votre amoureux et qui en dit long sur la façon dont il vous connaît et qu'il vous perçoit (je vous avais bien dit que j'allais faire des manières).

J'ouvre fébrilement mon emballage et là, rien que la boîte, coup de foudre... (Je prévois déjà de l'encadrer tellement je la trouve trop belle. Ma Complice, arrête de pouffer)

Rien que la boîte, c'est tout moi !

Je minaude et en plus j'en jette avec mes prouesses techniques :




Pour que vous voyiez mieux. Même la forme de la bouteille a été un facteur décisif dans le choix du parfum. Quand je vous disais qu'il était méticuleux mon cher et Tendre...




Et puis, c'est Hermès Madââââââme. Monsieur sait que j'aime ce qui est frais mais surtout que ça soit chic svp ! (Yves Rocher, passe ton chemin manant)

Et il a choisi ça au nez et au look ! Je le vois dans les rayons de la parfumerie, sentant des dizaines de fragrances, triant, éliminant, sélectionnant. Pour se rafraîchir le nez, il a même fait une pause, mettant celle-ci à profit pour aller me chercher un deuxième cadeau.
Hoooooooooo (minaude, minaude, minaude). 

Et le parfum.... (excusez-moi si je plane un peu, je me suis plongée dedans).
Parfum de lumière et de sérénité, saisissant et apaisant, qui mêle fraîcheur, suavité, spontanéité et subilité. Tout moi, c'est bien ce que je disais.

Vous vous souvenez de moi habillée de voiles blancs, marchant pieds nus le long de la lagune ? Regardez-moi maintenant, communiquant avec les éléphants, caressant sensuellement leur trompe grise, la tempe perlée de sueur appuyée tout contre elle.


Mais là où je reste pantoise devant le "nez" de mon Cher et Tendre, c'est en tombant sur ce publi-reportage...

C'est moi, c'est moi, c'est moi, c'est moi ! Y a même du V.A.O. ! Le sac est un poil strict mais j'en ferais tout à fait mon affaire.

Quand je vous disais que cet homme a un don...


jeudi 27 décembre 2012

I Pod ? I peux !

Moi qui suis relativement rétive aux tâches ménagère, ce jeudi 27 décembre a été pour moi une petite révolution en soi. Oui, pour la première fois de ma vie, j'ai été à la recherche de la tâche ménagère. Moi. Je n'en reviens toujours pas.

Quelle est donc cette illumination du Saint-Esprit qui est descendue sur moi ?
Il faut parfois du temps pour qu'une idée se faufile un chemin dans ma petite tête. Je suis en vacaaaaaances et je n'ai plus l'opportunité d'écouter des podcast ou des e-book pendant mes longs trajets en voiture. C'était donc très frustrant de ne pas pouvoir me plonger dans le suspens du dernier Mickael Connelly. Et là, tilt. Je n'avais qu'à faire comme mon Cher et Tendre que je vois depuis des années cultiver les fraises ou mouler les cookies en écoutant son  I-Pod avec des oreillettes. So why not me ?



Que n'y ai-je pensé plus tôt ?! Parce que l'intérêt dans l'histoire, c'est qu'il faut que je trouve quelque chose à faire pour pouvoir écouter mon roman ! Mon tempérament bouillonnant (ah il en faut un fameux pour le point de croix ou le mandala) ne me permettant pas de m'allonger dans le canapé pour écouter les enquêtes de Harry Bosch, je devais trouver de quoi occuper mes mains. Hop la vaisselle (je résiste à laver celle qui est dans le lave-vaisselle) ; hop hop le repassage (même les chemises 100% coton qui ont fini par figer et jaunir au fond d'une manne) ; hop, hop, hop un peu de raccommodage (ha mais c'est qu'il faut le réparer ce petit trou avant qu'il ne s'élargisse. Ma maman me le dirait bien. Et puis, faut que je garde la main) ; hop, hop, hop, hop, quoi d'autre ? (rhaaaa étanchez ma soif de ménage. Monsieur Propre, épouse-moi !). Ah mais chouette j'ai le linge à ranger aussi (tiens, c'est bien la première fois que je peux empiler mes mannes vides).
"Les garçons, rangez un peu tous vos Playmobiles"
"Pourquoi tu cries maman ? Aaah (regard entendu et complice de mon aîné), tu écoutes de la musique aussi maintenant"
"Tais-toi, tu me fais perdre le fil"

Cerise on the cake : à 15h00, j'entame mon souper, chose psychologiquement impossible pour moi en temps normal. Pourquoi faire maintenant ce que je pourrai faire plus tard ? est en effet ma devise légendaire. Bref, la révolution est en marche.  Ma Complice me jette des regards inquiets et médusés. On ne nous l'aurait pas remplacée ? a-t-elle l'air de se demander de plus en plus souvent.


Et c'est comme ça qu'à 19h00, la maison est rutilente, les garçons sont sûrs de trouver un slip propre dans leur tiroir, la sauce mijote et emplit la cuisine d'une délicieuse odeur. Je détache mon tablier, remet mes hauts talons, passe un coup de peigne et met un peu de rouge sur mes lèvres pour accueillir mon Cher et Tendre qui rentre harassé de sa journée de travail.


"Bonsoir ma Chérie"
"Bonsoir mon Trésor. Donne-moi donc ton impair et mets-toi à ton aise. J'ai mis tes pantoufles devant le feu"
"Mmmh, ça sent bon ici. J'ai une faim de loup !"
"Ca tombe bien mon amour, j'ai préparé une délicieuse sauce bolognaise, comme tu en raffoles"
"Quelle femme ! Tu es vraiment exceptionnelle toi tu sais ? Mais qu'as-tu donc dans les oreilles ?
"Oh, hihihi, j'ai oublié d'enlever mes écouteurs"
"Les enfants, ça a été ?"
"Ils ont été a-d-o-ra-bles. Le Petit m'a juste foutu une baigne. Oh mais c'est un peu de ma faute tu sais. Je n'ai pas entendu la minuterie et il a joué un peu plus longtemps que 30 minutes à la WII (heu peut-être 2h00 en fait). Du coup, bein, il était un peu survolté...  Dis, tu pourras me mettre un nouveau Connelly sur mon I-Pod ?"
"Quoi ??? Tu as déjà fini celui que je t'ai mis hier ???"
"Bein, heu, oui... Pourquoi ? Je ne t'ai pas dit pour ne pas que tu t'inquiètes, j'ai eu une terrible insomnie cette nuit tu sais... Tu n'oublieras pas dis ?"

mercredi 26 décembre 2012

Ce que j'ai appris du point de croix

Voilà... J'ai terminé ma tapisserie... Je suis à la fois heureuse et un peu marrie, comme quand on termine un bon livre ; contente d'arriver au terme et en même temps déjà nostalique de mes fils et de mon aiguille.  

 
 
Je dis ma "tapisserie" et pas ma "broderie" car, comme me l'a moulte fois dit la Grand-Mère, qui autrefois pratiquait la broderie, moi, ce que je fais c'est du (vulgaire) point de croix. On peut dire qu'elle loudrement insisté sur cette précision.

1 : faire confiance aux anciens

En effet, je fais bien du point de croix.


Quand j'ai déballé ce mignon petit clin d'oeil de Noël de mon Cher et Tendre, je me suis exclamée : "ah mais ce n'est pas du tout ce que je faisais !", j'ai bien vu une lueur triomphale dans la prunelle de la Mère-Grand qui m'a lancé un ultime "oui, vous, vous faites du point de croix. Ce n'est pas pareil (sous-entendu c'est bien moins noble) que la broderie (dit-elle en mimant le geste minutieux de la brodeuse)".
Si je l'avais davantage écoutée je ne me serais pas ridiculisée auprès des adeptes de la vraie broderie.  C'est comme si j'avais pavané devant Karl Lagerfeld avec une médiocre imitation de sac Chanel made in China.

2 : ne pas insister si c'est raté

Je sors de ce travail de point de croix grandie aux yeux de mon Cher et Tendre. "Ce qui m'a épaté, m'a-t-il avoué, c'est que tu recommençais quand tu t'étais trompée". Traduisez : ce n'est pas ton habitude. J'aurais cru que tu ne te serais pas tracassée d'un point mal réalisé.
C'est que si vous vous gourrez à un moment c'est fichu. Même si on s'en rend compte après plein de points, vaut mieux recommencer, je m'y suis obligée. Le point de croix c'est comme dans la vie me suis-je dis. Tu laisses une erreur et voilà la base de ton travail qui est faussée et l'édifice final s'en ressentira. De deux choses l'une : on se contente d'un ensemble qui se tient mais qui manque furieusement d'harmonie ou alors le dessin ne ressemble rapidement à rien et c'est fichu.
Prenons un peu de hauteur (ah, j'ai enfin réussi à placer cette petite phrase si souvent entendue dans "Des Racines et des Ailes") et osons une comparaison : le point de croix, c'est comme un couple. Si tu sens que ça ne colle pas à 100%, mieux vaut laisser tomber (même s'il y a des mois de travail/relation derrière). Soit ce sera une vie de relation tiède ou alors ça foirera à coup sûr à un moment ou un autre.
Je vous laisse méditer
............

3. le point de croix affûte l'ouïe des enfants

Mes fils ont vite compris que ma tapisserie me tenait à coeur et donc diminuait significativement mon attention permanente envers eux. Leur hositilité s'est rapidement faite sentir ("oh non, tu brodes encore !") et je devais ruser comme un siou pour m'adonner à ma marotte en leur présence. A peine je froissais le sac en papier qui contenait mon matériel qu'ils arrivaient comme par enchantement à mes côtés "Maman, on fait un petit jeu de sociétééééé ?", activité qui ne me vaut en général que des "oh non, pas envie" quand je la propose.
Et comme je suis une Mère Parfaite, je me retiens de justesse de leur proposer de s'amuser un peu à la WII et je m'exécute avec mauvaise humeur enthousiasme.


"A toi Maman !" ; "Maman, c'est à ton tour !". Je tente de me concentrer mais tout me ramène à mes fils (de coton). "Maman, tu me donnes le dé ?" Dé, dé à coudre, coudre mes points de croix. Argh. "Oh Maman c'est trop comique ce jeu, on refait une partie ? " Bien sûr mon Loulou (t'es bien décidé à me faire ch... toi hein).

4. Le point de croix peut être coquin

Ah mais oui. A bas les idées reçues. Je craignais de faire un peu mémère auprès de mon Cher et Tendre même si je suis sûre de mon fort potentiel séduction. Et un soir, le point de croix m'a fait déraper quand il m'a dit :
"Tu es un peu comme la femme d'Ulysse qui brodait aussi. C'était comment déjà son nom ?"
"Pénélope... Ca fait un peu actrice de film porno non ? Genre cette sal... de Pénélope. Hahaha, elle joue dans Quand Pénélope te taquine l'aiguille ou Viens Pénélope que je t'enfile.
Oups.

5. Se méfier des apparences

Combien de fois n'a-t-on pas entendu ce genre de propos. L'habit ne fait pas le moine, on le sait. Pareil en point de croix. La dame qui m'a vendu mon premier ouvrage a voulu absolument me montrer comment procéder pour que l'arrière du travail soit bien fait. Car le verso doit être aussi beau que le recto. Ah bon ? Là, je l'avoue, ça dépassait largement mon seuil de patience et de méticulosité. Au risque de provoquer une crise cardiaque générale dans les clubs de broderie, je mets un point d'honneur à être honnête et ne pas vous laissez croire que je suis une experte néophyte (incroyable dis ce travail pour une débutante).


Bah, finalement, c'est un peu comme pour les chemises. Pourquoi se tuer à repasser autre-chose que le col et les poignets si c'est pour les mettre sous un pull ? C'est quand même pas le verso qu'on voit.

"Hahaha, dis, tu vas trouver un cadre assez épais pour contenir tous les fils ?" m'a demandé Ma Complice.
"Ouais, je pensais que j'avais été arnaquée et qu'on ne m'avait pas donné la quantité de fil suffisante pour toute la tapisserie"
Toujours se remettre en question et ne pas avoir pour premier réflexe de penser que la faute vient de l'autre.

"Philosophie du Point de Croix", de Wonder Woman, édition Akwasatien, 2012.



mardi 25 décembre 2012

Tuut, Tuut, Tuut, Tuut

Désolée, mais la personne que vous demandez n'est pas disponible pour l'instant.
Elle est bien trop occupée à digérer profiter de tous les beaux cadeaux que le Père Noël a déposés sous le sapin pour elle (brave enfant... Elle est si sage, c'est tellement mérité).

Chuuuut, laissons-la, les yeux encore remplis de 1000 étoiles et l'estomac de 5000 calories, s'acharnant à apprendre à écrire sur sa tablette (houuu, elle a l'air de s'énerver d'ailleurs).  

Très très très Joyeux Noël !

lundi 24 décembre 2012

Joyeux Noël !!!

Ou excellent réveillon, en fonction de l'heure où vous me lirez (puisque même un soir de fête, il y a des priorités).

Voilà pour vous une jolie image de Noël


Sans aucun talent pour l'illustration, je suis bien obligée de pêcher de-ci de-là des images sur le web histoire d'enjoliver une miette mon blog.

Par contre, je n'ai pas besoin des piètres talents des boulangers de la région pour avoir un bon cougnou demain matin sur la table du petit-déjeûner. La critique étant facile et l'art difficile dit-on, j'ai en effet décidé de réaliser moi-même cette traditionnelle pâtisserie de Noël.

Bon, qui dit Noël pense générosité, opulence, débordement. Je ne pouvais donc faire autrement que de me configurer à l'ambiance du jour et mettre au monde un petit Jésus un rien obèse.


Et voilà, j'ai créé le nuage de Noël. Une innovation personnelle qui va faire fureur j'en suis sûre..

dimanche 23 décembre 2012

Y'a toujours pire

On peut bien parler de mon passe-temps ridicule. Oui, passer son temps à remplir une toile de jutte au point de croix peut paraître un rien idiot (je les sens bien les regards moqueurs) mais moi je dis que passer un dimanche après-midi venteux et pluvieux (pourri quoi) au bord d'un canal pour pêcher, excusez-moi mais là, ça tient du masochisme.

 

Ca fout le bourdon hein. Moi au moins je suis bien au chaud avec mon petit tricot sur les genoux et le chat qui ronronne à mes pieds (personne n'a vu mes lunettes rondes ? Et où est Titi à propos ?)

Certes, chacun ses goûts du moment que la liberté de l'autre est respectée.
J'ai bien connu Untel, passionné par l'art de la pêche et tellement désireux de me faire partager son amour du moulinet (et ce n'était même pas une figure du Kamasutra) qu'il m'emmenait dans les magasins de pêche pour admirer, béat, les collections de canne à pêche. Rétive que j'étais au maniement de l'asticot, j'avais bien dû abdiquer quand il m'a demandé de l'aide pour fabriquer les bouillettes à la vanille, "un appât propre et à la si bonne odeur" comme il me l'avait annoncé tout enthousiaste, prêt à aller taquiner la carpe.

N'ayant jamais compris qu'il vallait mieux emmener une fille voir des étalages de bijoux plutôt que des étagères d'hameçons, nos chemins se sont séparés ouf je l'ai échappé belle.

"Tu t'arrêtes histoire que je prenne une petite photo Chéri, Chéri ?"
"Certes"
"Heu, tu n'irais pas toi (oeil de biche éploré, mon totem scout du jour) ? Tu as une capuche..."
Et voilà mon Cher et Tendre, bravant les éléments et les voitures pour aller capter l'instant précieux. Et des deux côtés de la route en plus. Ca, c'est pas baclé.

"Hihihi (rire coquet de celle qui est un peu gênée de ce qu'elle vient d'infliger), dire que Bella croit que mon mari est mort de rire chaque fois que je lui fais faires des photos pour mon blog. si elle savait..."
"Non, ça ne me dérange pas. J'aime bien prendre le temps de m'arrêter pour photographier quelque chose d'insolite. On a tendance à passer et se dire "il faudrait que je m'arrête" mais on ne le fait jamais".
"..."
Heureux homme qui grâce au blog de sa Wonder Woman peut savourer la poésie et les saveurs  de la vie... Ne suis-je pas exceptionnelle ?

samedi 22 décembre 2012

La panne du panecake

"Tempête de neige au Québec m'annonce mon amie Outre-Atlantique. Avec 35 cm de neige, on aura un Noël blanc". Et me voilà qui me languis du Québec (là au-moins je n'hésiterais pas une minute quant à garder mes gants ou pas). J'ai des envies de cabane à sucre et du coup, je suis particulièrement open en faisant quelques courses dans le Carrefour Market du patelin où mon fiston dispute un tournoi de tennis de table (un tournoi amical hein, organisé par la très dynamique, sémillante et passionnée Francine parce que, qu'est-ce qu'on pourrait bien faire un premier jour de vacances et une avant-veille de réveillon, hein, je vous le demande ?)

Et donc dans cette quasi superette, quelle n'est pas ma surprise de découvrir trois petits rayons de  spécialités culinaires de divers pays. Attention, des vraies spécialités, pas la sauce soja Suzy Wan ou des haricots pour chili con carne. Non, des trucs que je n'ai jamais vu nulle part. Du vrai exotisme quoi.
Ho, des panecakes comme au Canada. Pas des sous-vide, non, de celles à faire soi-même en ajoutant du lait au mélange tout préparé ("bien sûr que oui je les ai faites moi-même"). Ca va très bien avec la cabane à sucre tout ça. Je prends.

Le tournoi de tennis de table (je m'applique mais dans le langage oral, je me cantonne à ping-pong) se déroulant non loin de la maison (alléluïa), nous nous retrouvons tous à midi pour, comme le disais Francine dans son communiqué "passer un chouette moment avec notre enfant en partageant une potée aux carottes-saucisse sans sel avec lui". Mère Parfaite et Père Parfait participent avec entrain. Mère Parfaite propose alors à Père Parfait de partager en plus un moment privilégié "entre hommes" (le Petit inclu bien entendu, pas question qu'il se sente exclu. "Loulou, tu restes là ? Moi je rentre à la maison" dis-je bien vite, profitant lâchement qu'il est occupé à arbitrer un match avec un grand, occupation qui va l'amuser 5 minutes tout au plus).

Vous connaissez quelques-unes de mes joies simples. Parmi celles-ci, être seule dans la maison. Pas trop longtemps une journée ce serait possible ? mais un peu quand même, comme ça, de temps en temps. Quelques petites tâches pour me donner bonne conscience et hop, ni vu ni connu, un peu beaucoup de broderie (je passais à l'étape cruciale du point jeté, il me fallait toute ma concentration). Avec ma musique de Noël bien sûr que je dois désormais écouter en cachette car même mes fils en ont déjà  ras-le-bol ("Maman, m'a dit le petit de 3 ans 3/4, tu dois un peu arrêter d'écouter la musique de Noël sinon tu n'en auras plus pour demain).

L'heure du retour des hommes au foyer approchant, je réintègre mon costume de Mère Parfaite et j'entreprends de préparer mes panecakes. Tout facile à préparer, une galère à cuisiner. La pâte colle dans la poêle et je rate la première comme c'est l'usage (et la deuxième et la troisième. Je pourrais abandonner et tout planquer sauf que j'ai prévenu Père Parfait de refuser le goûter chips aux enfants car je préparais des crêpes. Je dois donc assurer).
Un principe physique simple et connu de tous : le plastique fond à la chaleur. Moi aussi je le sais. Alors pourquoi est-ce que je ne fais pas le lien évident qui dit que spatule en plastique + poêle bouillante = totale incompatibilité. Parce que mon bouton est sur off sans doute. Ca colle, je gratte, ça pue le plastique fondu. Et 4 crêpes pour les poules. Je vais finir par servir des blinis si ça continue.


Grâce à mon blog, je me découvre aujourd'hui un talent de photographe culinaire. Haha, si je ne vous ne le disais pas, vous ne la remarqueriez pas la dorure de la crêpe qui était restée collée dans la poêle et que j'ai grattée pour cacher la pâte blanche et peu appétissante au centre. Ho oui, je suis vraiment trop forte moi.

vendredi 21 décembre 2012

Maudits Dim'up !


Avec Dim'up, "redécouvrez vos jambes" qu'ils disent. Ah tu parles que je les ai redécouvertes mes jambes...
Que je vous plante le décor. Ce vendredi matin, je décide d'exhumer de ma garde-robe une robe noire (pas LA petite robe noire, une petite robe noire de chez H&M d'il y a 4 ans que j'avais enfin eu le courage de repasser). J'enfile ma toute nouvelle paire de collants noirs et crac, la filante. J'avais pourtant opté pour un 20 deniers bien épais mais faut croire que seuls les bas de laine peuvent résister à mon extrême délicatesse. J'entreprends alors des fouilles dans le tiroir de ma commode ("Chériiii, cache-toi sous la couette, j'allume la grande lampe").
Et là, qu'est-ce que je trouve dans ce tiroir rarement ouvert ? Dans le mille. Une paire de Dim'Up ! Et même pas filés en plus (je suis tellement peu gaspilleuse et je râle tellement de filer des bas neufs que je les garde, comme ça, au cas où, pour un bricolage par exemple que je ne ferai jamais car j'oublie que j'ai gardé des bas filés).
Bref, j'enfile mes Dim'Up et même je pense à me parfumer, et je m'étourdis moi-même avec cette forte montée de féminité dans ma salle-de-bains ("femme des années 80 mais femme jusqu'au bout des seins, dalidalidalidada")
Toute heureuse de ma trouvaille, je m'en vais conduire mes enfants à l'école, à pied, comme d'habitude vu qu'on habite tout près tout près.
Et là, je prends conscience d'une réalité qui m'a jusque là été cachée : les Dim'Up ça périme. Oui, j'en ai fait l'amère expérience.
Alors que je devisais joyeusement avec mes fils ("tu veux bien te dépêcher non di dju. Si c'est la fin du monde aujourd'hui, que tu sois au moins une fois à l'heure à l'école), je sens comme une forte attraction terrestre qui agit sur mes bas. "Tiens, mes cuisses se sont tellement affinées que mes bas ne sont plus assez serrants" me dis-je avec coquetterie. La chute de mes bas se faisant de plus en plus précise, je dois bien me rendre à l'évidende : le caoutchouc au niveau de la cuisse ne colle plus. Mes Dim'up sont trop vieux. C'est aussi simple que ça. Sauf que je suis déjà bien engagée sur le chemin de l'école et que j'ai un sursaut d'orgueil pour mon aîné et je ne veux pas qu'il essuye les critiques de son institutrice ("Encore en retard ? C'est pourtant toi qui habite le plus près de l'école").
Alors j'avance bravement et profite d'une allée de garage pour remonter en vitesse mes bas. Mon Grand me regarde héberlué "bein tu ne te gênes pas toi maman !" (et adieu le souvenir d'une maman toujours si élégante dans la mémoire de mes fils).
C'est une catastrophe. Plus rien ne tient. Je dépose tant bien que mal les enfants mais le chemin du retour m'attend. Et c'est l'heure de pointe et des embouteillages, l'heure où les conducteurs avancent à pas d'homme et n'ont pour distraction que de regarder les piétons passer. Genre ma rue, avec 20 voitures et moi seule piétonne sur le trottoir qui marche à contre-courant et mes Dim'Up qui tombent sur mes chevilles ("ah elle fait moins sa fière aujourd'hui la mère à la redingote"). Je me cache pour remonter mes bas et puis je ne bouge plus, affairée à numéroter des chiffres imaginaires sur mon GSM. J'avance encore, tenant tour à tour un Dim'Up à travers ma robe (un seul à la fois, ça fait je me gratouille la jambe, les deux ensemble, c'est Bécassine ma cousine qui tient sa robe pur ne pas se prendre les sabots dedans). J'approche de la maison, jamais le chemin ne m'a paru aussi long. Bientôt des voitures parquées le long du trottoir pourront me camoufler. La voie est libre, je cours, je cours jusqu'à ma porte, les jambes complètement à l'air. La clé, vite la clé, ouvreeeeeez-moi !

Ca méritait bien une petite photo...


Non ne dites pas "oh quelle piètre qualité de photo". Mon cher et Tendre en avait fait une très nette et très bien cadrée mais si je la mettais, le mythe que j'ai une peau matte et toujours bronzée allait s'écrouler devant la photo genou blême et celluliteux. J'ai ma fierté.

Il me fallait une solution car j'avais décidé (et vous savez comment c'est quand on a décidé de porter un vêtement, surtout quand on a prévu le V.A.O. assorti) de porter cette robe. Il me revient alors que j'ai des bas burgundy. Ouf, j'ai réussi à placer ce mot que je viens de découvrir dans le blogde l'autre là, celle qui fait tout bien (et en plus elle a l'air super sympa et super simple. Gnagnagnagna). Oui, moi aussi, j'ai une pièce burgundy dans ma garde-robe. Enfin, je décide que c'est couleur burgundy, c'est so trendy.


"Oh, regardez, quelle association originale. Alors que n'importe qui aurait porté cette robe classiquement avec des bas noirs, elle, elle ose la couleur et réussi une association follement chic. Elle est vraiment pointue cette fille".

jeudi 20 décembre 2012

Dans mon sillage


Un autre achat difficile pour moi à côté des soins visage, c'est le parfum. Uno ça coûte un pont, deuxio, je ne sais jamais quoi choisir. Mais bon, il paraît que sans parfum, une femme n'est pas tout à fait une femme. Alors j'essaye de m'appliquer (ce qui devrait commencer par ne pas oublier de  mettre du parfum le matin).

Ce serait si simple si je pouvais entrer dans une parfumerie et demander une bouteille de telle fragrance, comme ces femmes adeptes du même parfum depuis toujours. J'oscille toujours entre l'envie de changer en fonction des saisons et des circonstances ou de rester fidèle à un parfum. Cette deuxième solution convient pourtant parfaitement à ma nature très légèrement narcissique.
Ouiii, laisser derrière moi un sillage parfumé et que tout le monde se dise sans même me voir "oh ça c'est Wonder Woman".
Un seul et unique parfum pour que, quand je ne serai plus là, mes fils auront leur petite Madeleine de Proust en sentant par hasard mon parfum : "Tout à coup, mes narines frémirent en hapant dans l'air le parfum si rare mais si reconnaissable que portait Maman. Tout coup, me revenait très précisémment son image. Je la revois, silhouette éthérée, si élégante dans sa redingote, ôtant délicatement, doigt après doigt, ces jolis gants qu'elle tenait de notre Grand-Mère, et dont j'adorais les petits pompoms en vison, imprégnés de son parfum. Ah, son rire cristallin quand elle me chatouillait les joues avec !" Hein que vous écrasez une petite larme, hein oui ?

Ces dernières années, je suis souvent revenue au Miracle de Lancôme, offert au début de notre romance par Mon cher et Tendre. Pourquoi a-t-il choisi celui-là ? Je le découvre aujourd'hui, en écrivant le nom du parfum... "Miracle. C'est ce que je suis pour toi hein Chéri, Chéri... Il m'a fallut toutes ces années pour comprendre. Tu es si pudique..."

Ceci dit, quand par hasar je cherche la publicité du Miracle, je ne peux que m'incliner devant la parfaite cohérence entre ce parfum et moi... Tout est un appel au calme, à la pureté, la sobriété, l'innocence... C'est tout moi. Incroyable non ?  Non, faut pas que je change (mais faut vraiment que je la trouve ma chemise blanche).

mercredi 19 décembre 2012

Mon vêtement vintage

Moi j'ai un peu de mal avec le vintage. C'est pourtant tellement "hype". Je lis souvent dans ma Bible des articles où on demande à des pro du look quels sont leurs secrets pour avoir une garde-robe "so" pointue. Immanquablement, elles répondent qu'elles mixent des pièces de grands créateurs avec des choses toutes simples de chez H&M ou Zara et, of course, des petites merveilles qu'elles ont dénichées dans une friperie.  Car elles adooooorent les friperies.


Rien que de voir ce genre de fouilli, ça me décourage. Bon, évidemment, transposez-moi à Soho ou à Greenwich Village, je pourrais faire un petit effort. (la seule friperie où j'ai jamais mis les pieds un jour s'est révélée être un magasin Oxfam. Bein oui, faut croire que j'ai vraiment pas le nez).
Mais quand même... Outre que je n'ai pas ce "nez" pour débusquer la pièce rare, j'imagine que je n'ai pas la fibre assez "zazou" pour me sentir à l'aise dans de vieilles fripes, fussent-elles siglées Chanel ou Saint-Laurent (fusse ma carte de crédit suffisamment garnie). Beurk, non. Sincèrement. Pareil pour les brocantes. L'antiquité, bof, bof. Ikea, viva ! 

Pourtant, je me flatte d'avoir dans ma garde-robe une pièce vintage. Oui, parfaitement. J'ai vérifié au dictionnaire, "vintage" veut dire ancien mais on ne précise pas de combien d'années. Donc, ma veste sans manche Esprit en jeans d'il y a dix ans EST vintage.


En 2000 se confirmait un goût certain pour la fourrure (déjà vers 10 ans, j'avais une magnifique veste pure acrylique imprimé dalmatien  que j'avais fichue en l'air à cause d'une Barbe à Papa un peu trop envahissante). Depuis l'acrylique et le polyester, je suis montée en grade jusqu'au lapin et peut-être bientôt le vison (version pompom).

Non seulement j'ai cette veste depuis 10 ans mais surtout, je la porte chaque année (ça, c'est du vrai vintage), en single ou en duo avec un veste quand il fait froid. C'est ma petite robe noire à moi ou ma chemise blanche basique que je n'ai toujours pas.
Même que ma veste pourra s'accomoder de mes (peut-être futurs) gants luxueux. Même qu'elle se fera toute petite pour leur laisser la vedette. Même que ça pourra très bien faire genre "je porte une veste Saint-Laurent avec un simple petit haut de chez Gap".

Je me convaincs, je me convaincs. Allez, je vais revoir leur photo.   

mardi 18 décembre 2012

Mitigée

Je suis toujours prête à venir en aide à mon prochain. En l'occurrence ma prochaine, en l'occurrence ma maman, en l'occurrence celle qui a eu la chance de me pêcher comme destinataire de son cadeau de Noël. "Surtout ne te creuse pas la tête, je lui ai dit, je m'en occupe".

Il est n'est pas toujours facile de s'acheter quelque chose en sachant que c'est cadeau. Comme si devant un tel champ de possibilités, je suis comme bloquée (alors que quand je suis dans le rouge absolu, avec interdiction formelle d'acheter quoi que ce soit, on dirait qu'émerge de partout des choses indispensables à acquérir).
Enfin moi, comme ici je rends service, je me mets à la tâche avec beaucoup de soin et de méticulosité. Pour mettre toutes les chances de mon côté, je choisis Wavre, là où mon histoire d'amour avec ma redingote à débuté. Excellent terrain d'investigation donc.

Bon, je n'irai pas par quatre chemins : j'avais oublié mon manteau donc je ne pouvais rayonner qu'autour de la voiture et que justement il y avait un très beau magasin de sacs et de gants (une maroquinerie quoi). Des gants ! Mais ouiiiii ! Des gants.

La gentille dame m'en montre de toutes sortes. Je suis bien tentée par une paire en cuir framboise mais quand la dame me dit "oui, ils sont gags", je ne les vois plus du même oeil (jamais on n'aurait pu dire d'Haudrey Hepburn qu'elle était "gag").
En plus, je me dis que c'est un cadeau de Noël et que ça doit être une belle pièce qui va durer dans le temps et que je me dirais à 80 ans "ah ma paire de gants cadeau de ma maman pour Noël 2012". Alors quand je vois ces gants en daim (oui, parfaitement, du daim, pas du nubuck, ne soyez pas vulgaire) avec ses affriolants petits pompoms en vison madame (moi qui m'étais promis de ne pas dépasser le lapin côté fourrure, je fais un faux pas. En même temps on n'a pas tué une bête entière pour ces 4 petites bouboules de décoration. Ca doit être le travail de quelqu'un de pas gaspilleur qui a eu l'art d'accomoder les restes), je me dis que je tiens mon cadeau.


Je ne suis pourtant pas complètement convaincue quand je dis "ok, ceux-là" (mais la dame était tellement serviable, elle avait sorti tellement de gants pour moi, elle était tellement bonne vendeuse en fait. Même qu'elle m'a convaincue en me disant que ces gants étaient bien chauds. "Ah en plus, ils sont chauds ? Ah bein ça tombe bien tiens).

Déjà en payant je me dis que de toute façon, je pourrais toujours échanger mes gants contre un bon d'achat pour un beau sac en soldes. En quelque sorte, j'entreprends un plan épargne dans une maroquinerie. Tant'Mieux ! mon sac sera déjà en partie payé comme ça.

Je rumine. Un doute m'assaille. Est-ce que ça ne fait pas un peu Madame B., une amie certes distinguée de mes parents mais qui ne serait pas ridicule si elle portait ces gants à 90 ans ?
Voilà, mon esprit a été contaminé hier quand un ami quadra très délicat qui parlait de son goût pour les femmes très jeunes se demandait si, à l'époque où il avait 20 ans, il aurait pu être attiré par une femme de MON âge. Vlan, prends ça dans les pates d'oies. Et aujourd'hui j'ai acheté les gants beige alors qu'en temps normal, j'aurais sauté sur les framboise super sympa.

"Qu'est-ce que t'en penses ? Comment tu les trouves ? Tu trouves que c'est une bonne idée ? Je ne manque pas de questionner quelques comparses féminines et recevoir autant d'avis différents.

Gardera ? Gardera pas ? En même temps, les voir là, sur mon écran, je les sens comme déjà miens (ceci dit, je les ai payés et ils sont dans un paquet sur mon armoire). Bon, je leur laisse une chance. Ils vont devoir passer l'épreuve Tess sans se faire détrôner par un autre cadeau.

Perdue dans mes pensées, triturée par le doute, mon Grand me pose alors une question fort à propos : ça veut dire quoi maman "mitigé" ? "Et bien c'est quand tu n'es pas sûr et certain concernant quelque chose, tu es partagé entre deux idées". La soif d'apprendre de mon rejeton me ramène à des choses plus importantes qu'un questionnement sur une paire de gants et je le regarde, amplie d'une tendre admiration. "Mais tu as vu ce mot où Loulou ?" "Bein pour GTA, y a des codes à mettre pour choisir la météo. Soleil, pluie, neige ou mitigé".
Soupir...

lundi 17 décembre 2012

Ca se précise


Hou que j'aime les sites de "tchinis". Alors quand je tombe sur un site d'étiquettes, stickers, rubans, cachets et plein de chipoteries, je  tombe en pamoison. Ravie de la crèche, je peux passer 1/2 heure facile un moment à tout épelucher. "C'est mignoooooooon" ; "oooh et ça, trop beau" ; "oh j'adooooore". Et en plus, je pourrais me faire plaisir vu que ce n'est même pas cher ces affaires-là.


Oui mais... qu'est-ce que je pourrais bien en faire ? Là est tout le problème car, comme vous savez, je suis dépensière mais pas gaspilleuse. D'où l'urgence d'ouvrir ma boulangerie où je pourrais customiser mes emballages de pains et pâtisserie. Ah mais c'est qu'elle se précise ma petite entreprise. Va falloir que je dépose un brevet sinon je vais finir par me faire piquer mes idées ultra originales.

 


Oh, je vois déjà venir mon comptable, intraitable sur les prix de reviens genre "ce n'est pas très rentable du papier collant décoré pour fermer vos boîtes".
Pauvre terre-à-terre ? Et la poésie dans tout ça ? Encore un qui n'a certainement jamais écouté Yves Duteil. De toute façon, ne perdons pas de vue que mon affaire sera financée par mon gros lot du Lotto et donc un rouleau de papier collant à 10,30 le set, pfff, une paille.

"Et les tampons ? Qu'est-ce que c'est cette fantaisie ? Vous imaginez la perte de temps qu'il faudra pour tamponner vos boîtes ?


T'inquiète l'ami, j'ai un préposé aux bougies qui pourra très bien s'en occuper. Tout est prévu.

Et visez-moi les emballages de bonbons...


Alors attention ici, amis Liégeois, les bonbons ce sont les chiques et non les biscuits car ici les chiques sont les chewing-gum et les biscuits les bonbons. You follow me ? Moi je n'ai toujours pas intégré la différence entre les sandwiches, les pistolets et les piccolos et ma sympathique boulangère me regarde toujours avec son regard bovain quand je lui mime ce que je veux. A tous les coups, je me gourre. Bah, j'ai bien une amie, en visite en terre hennuyère, qui a demandé un pain Millénaire. Ca me console...

Est-ce que tout cela n'est pas absolument ravissant ? Hein qu'elle sera craquante ma boulangerie ?
Oh, allez, je peux bien rêver un peu. Ca ne mange pas de pain (hohoho hahaha).

PS : bien entendu, si vous n'avez pas la patience d'attendre que je gagne le gros lot pour mettre mon oeuvre en chantier, j'accepte vos dons.